Que l’on soit automobiliste, piéton, joggeur ou cycliste, à temps partiel ou à temps plein, de façon saisonnière ou à l’année longue, l’enjeu du transport à vélo sur l’île s’est certainement retrouvé au moins une fois sinon plus au centre d’une de vos conversations entre amis, en famille ou entre collègues de travail
Dans les médias, même scénario, les enjeux du transport à vélo dans la métropole ont connu, ces derniers temps, un véritable regain d’intérêt! Son importance est telle, enfin, que tous les candidats à la mairie lors des dernières élections municipales se sont tour à tour engagés à prendre des mesures à cet égard. L’un promettant plus de km de pistes cyclables, l’autre un mécanisme de « vélo-partage », un autre voulant équiper chaque vélo d’un GPS, puis un autre souhaitant plus de stationnements…
Bref, à Montréal, le vélo fait jaser!
Cycliste ou non, les faits parlent d’eux-mêmes : l’intérêt pour le transport durable ne cesse de grandir. Protection de la qualité de l’air, réduction de la pollution sonore, diminution des bouchons de circulation, économie d’argent, maintien d’une saine forme physique, etc., la liste des arguments en faveur du transport à vélo ne cesse de s’allonger, tout comme celle du nombre d’adeptes.
Ce phénomène n’est d’ailleurs pas unique à la métropole québécoise, puisque par endroits, le vélo est en soit une véritable institution…même en hiver! Dans la ville finlandaise de Oulu, par exemple, où on compte en moyenne deux fois plus de neige qu’à Montréal, les pistes cyclables sont déneigées quasiment en totalité, et ce, afin de permettre aux cyclistes de veiller à leur occupations quotidiennes ().
Un avenir fragile
Aussi populaire soit-il, l’avenir du vélo à Montréal ne va pourtant pas de soi. D’une part, des voix réticentes se font toujours entendre, à commencer contre l’utilisation des vélos sur le campus de l’Université 鶹ӰԺ. Un peu partout sur l’île, se sont également certains automobilistes et piétons qui militent pour un respect plus strict du code de la route. L’été dernier, le service de police a également été critiqué pour les nombreuses contraventions distribuées aux cyclistes jugés « délinquants » et quant à l’impact éventuel d’une telle opération policière sur l’utilisation de vélos à Montréal. De plus, les nombreux vols de vélos n’ont rien pour encourager les citoyens toujours un peu frileux à l’idée, d’autant plus que, selon un article du (2 octobre 2013), « à peine 1,5 % des vélos signalés comme volés sont retrouvés par la police ».
D’autre part, le célèbre vélo collectif « Bixi », après avoir séduit un grand nombre de citoyens, sera finalement placé sous la protection de la Loi sur la faillite, conséquence d’un endettement de près de 50 millions de la Société de vélo en libre-service (SVLS), qui en assure la gestion (). En choisissant de développer son propre logiciel de gestion et de le vendre à d’autres villes équipées du même système, cette dernière aurait contribué à creuser le déficit qui menace aujourd’hui l’avenir du Bixi à Montréal, qui sera tout de même disponible pour les utilisateurs à l’été 2014.
Quoiqu’il en soit, l’intérêt pour le vélo et, à plus grande échelle, le transport durable, n’est pas prêt de s’estomper. Espérons simplement que nos institutions municipales et provinciales trouveront les moyens et feront preuve d’assez de volonté politique pour adapter les services et infrastructures aux nouveaux besoins, attentes et préoccupations de leurs citoyens.
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© Image of the Bixi is a courtesy of Matt’ Johnson, on Flickr. See license .